La vague du Retro-Gaming qui a frappé la sphère vidéoludique à l’aube des années 2000 continue d’inspirer les développeurs indépendants. Pensé comme un hommage à Contra et Metal Slug, Blazing Chrome est un exemple parmi beaucoup d’autres de cette obstination à proposer du neuf avec du vieux.
Contra Slug
Blazing Chrome est un Run’n Gun on ne peut plus classique : mise en scène en 2D de profil, avec des niveaux se déroulant en scrolling latéral de gauche à droite, le jeu vous met dans la peau d’une guerrière du futur ou de son compagnon cybernétique, en mission secrète au-delà des lignes ennemis pour sauver l’humanité d’une imminente apocalypse robotique. Puisant allègrement chez James Cameron, ce type de pitch a fait ses preuves, puisqu’il a déjà inspiré pas mal de nanars vidéoclubesques américains ou italiens dans la seconde partie des années 1980. Quoi qu’il en soit, on ne vient pas ici pour l’intrigue, mais pour l’action pure et dure. Blazing Chrome ne lésine pas en la matière et propose une demi-douzaine de niveaux divisés en trois ou quatre sections distinctes, chacune proposant son propre boss. Armé à la base d’un fusil mitrailleur capable de cibler huit directions selon les mouvements du gamepad (comme le machine gun de Metal Slug, donc), votre avatar dispose d’une palette de mouvements relativement étendue, une roulade héritée de Sonic 2 donnant lieu à quelques sessions d’esquives franchement épiques.
Mega-Drive améliorée
Si le jeu ne paie a priori pas de mine, les développeurs ont décidé de respecter sur le fond l’héritage de Metal Slug et Contra en proposant une expérience parfois assez hardcore, poussant même artificiellement vers un die & retry potentiellement rageant. En effet, vous ne disposez que de 5 vies en mode normal pour boucler un niveau, et chaque “continue” vous fait réapparaître au début de la section en cours. Si vous mourrez face à un boss, vous devrez donc refaire tout le segment qui le précède… encore et encore. Si vous avez récemment plié Cuphead, le défi devrait être largement accessible, mais les joueurs occasionnels risque de souvent faire la grimace. Ces derniers ne sont de toute façon pas les premiers ciblés par les auteurs, tant l’esthétique de Blazing Chrome entend brosser dans le sens du poil les nostalgiques de l’ère Mega Drive. Si le jeu affiche des effets spéciaux que ne pouvait se permettre cette console (zooms extrêmes dignes d’une Neo-Geo et rotations tout droit sorties d’une Super Nintendo), les bruitages stridents, la musique FM, la palette de couleurs limitée et les dégradés abrasifs sont typiques de la 16 Bits de Sega. C’est d’autant plus frappant en utilisant certains filtres disponibles, notamment le CRT imitant les scanlines et l’aspect bombé de l’écran cathodique. Inutile de préciser que le jeu est beaucoup plus immersif avec cette option activée…
Notre Verdict : 7/10
Disponible sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4 et Xbox One
Crédits : The Arcade Crew