Au moment de la sortie du fabuleux Breath of the Wild (encore aujourd’hui le meilleur jeu de la Switch), Nintendo affirmait que d’autres volets de Zelda s’inviteraient sur la console hybride. Remake d’un classique de la GameBoy, Link’s Awakening n’est pas forcément l’épisode dont on rêvait après le choc vidéoludique d’il y a deux ans, en dépit d’une fibre nostalgique incontestablement efficace.
Si vous avez déjà joué à Link’s Awakening sur GameBoy, la version Switch ne devrait pas vous réserver de grandes surprises. S’ouvrant sur une cinématique sous forme de bref (mais splendide) dessin animé, le remake retrouvent dès le premier écran ses chaussons narratifs des nineties. Naufragé, Link se réveille dans un petit village où l’attendent des NPC pas franchement charismatiques, et part presque aussitôt explorer des environs infestés de créatures mignonnes mais néanmoins dangereuses. Son but : atteindre un certain Poisson-Rêve censé l’aider à rentrer chez lui. Bâti sur un game design calqué sur celui d’A Link To The Past sur Super Nintendo, Link’s Awakening était considéré en son temps comme révolutionnaire pour un titre nomade, notamment grâce à son inventaire évolutif et sa map absolument gigantesque. Vingt-six ans plus tard et sur un support “de salon”, les cinq heures du jeu se grignotent un peu trop rapidement, les développeurs ayant choisi de proposer une conversion quasiment pixel-perfect du contenu original.
Même joueur joue encore
Les ennemis apparaissent donc au mêmes endroits qu’auparavant, les dialogues sont globalement les mêmes et l’ergonomie n’est que légèrement améliorée, grâce à l’ajout de contrôles aux gâchettes jadis absents de la GameBoy. Aucune surprise non plus du côté des donjons, dont le découpage en zones étroites est ostensiblement pensé pour l’écran minuscule de l’ancienne portable. De fait, Link’s Awakening est mieux adapté à la Switch Lite qu’à la Switch d’origine ; sur un écran de télévision, le sentiment général rappelle les conversions salon de Resident Evil Revelations, un titre issu du catalogue de la 3DS et conçu en fonction des limitations de ce support. Certes, un mode de création de donjon est proposé en annexe, mais la plupart des gamers préféreront exprimer leur créativité débordante sur Super Mario Maker 2, beaucoup plus fourni au niveau des outils de personnalisation.
Lacunes techniques
Si un aspect de Link’s Awakening étonne, c’est bien sa partie technique, ou plutôt ses lacunes particulièrement anachroniques en termes de framerate. En mode portable comme sur le dock TV, le jeu affiche péniblement 30 images secondes et traîne davantage de ralentissements que le beaucoup plus spectaculaire Breath of the Wild. Ce lag permanent, encore accentué lorsque trop d’ennemis s’invitent à l’écran, sera espérons-le corrigé par des prochaines mises à jour, mais en l’état, on attendait de Nintendo et de son prestataire Grezzo Studio un peu plus d’efforts en la matière. C’est d’autant plus rageant que le design enfantin et rondouillard de ce remake est franchement mignon et attachant, proposant une alternative esthétique très pertinente aux fans de la série.
Notre Verdict : 7/10
Crédits : Nintendo