Luigi’s Mansion 3 : Notre Test

A l’aube des fêtes 2019, la Switch a droit à une actualité particulièrement chargée, avec des jeux comme Pokémon Epée / Bouclier, Mario & Sonic aux J.O. de Tokyo 2020, Astérix XXL 3 ou l’excellent Astral Chain. Du fait de son statut de séquelle tardive, Luigi’s Mansion 3 aurait pu se noyer dans la masse… mais s’impose au contraire aisément dans le haut du panier.

Le premier Luigi’s Mansion avait déjà fait le bonheur des possesseurs de Gamecube, passant devant Mario Sunshine dans le cœur de nombreux nintendophiles de l’époque. Sorti en 2013 et réservé au marché des portables, le second opus avait su à son tour se distinguer dans la ludothèque très chargée de la 3DS. Luigi’s Mansion 3 ne réinvente pas la roue et s’inscrit dans la parfaite continuité de ses illustres modèles, comme en atteste son scénario hautement référentiel. Invités à passer leurs vacances dans un hôtel lugubre, Mario, Peach et consorts sont bientôt piégés par leur mystérieuse hôtesse, qui a délivré un King Boo supposément mis hors d’état de nuire à la fin de l’épisode précédent. Echappe in extremis aux assauts du fantôme géant, et retrouvant rapidement son aspirateur à spectres, Luigi doit porter secours à ses compagnons avec l’aide d’un chien d’outre tombe tout droit sorti d’un film de Tim Burton.

Mêlant exploration, puzzles (les coffres à dénicher au sein du décor donnent lieu à des manipulations délicieusement tordues) et combats effrénés contre les fantômes qui hantent les lieux, Luigi’s Mansion 3 ne révolutionne donc pas une formule qui a fait ses preuves. La puissance accrue de la Switch, en revanche, est une véritable bénédiction pour la série, et permet aux artistes de Nintendo de chorégraphier un authentique film d’animation interactif dont la subtilité laisse souvent pantois. La performance globale et le langage corporel de Luigi bénéficient d’une attention absolument maniaque, donnant l’impression à la fois de contrôler le personnage et d’assister à ses pérégrinations comme un spectateur dans une salle de cinéma. Les attitudes effrayées voire pleutres du plombier vert font systématiquement mouche, renforçant à chaque seconde la connexion émotionnelle entre le joueur et son avatar. Si le jeu regorge de morceaux de bravoure inoubliables (les combats contre les boss sont des modèles du genre) et s’appuie sur un game design d’une finesse exemplaire (le maniement de l’aspirateur ou les interactions avec le chien renouvellent constamment l’intérêt de la partie), c’est bien le traitement du protagoniste central qui permet à Luigi’s Mansion 3 de flotter loin au-dessus du tout venant vidéoludique actuel. Soutenue par une réalisation impeccable, y compris en mode portable, la mise en scène en fausse 2D est elle aussi particulièrement intelligente, notamment dans sa manière d’utiliser les miroirs et les reflets pour augmenter la profondeur de champ ou augmenter la géographie du décor.

En bref : un cartoon interactif bénéficiant d’un soin maniaque en termes de character design, de performances et d’animation. Pour ne rien gâcher, le game design est un bonheur de tous les instants.

Notre Verdict : 8/10

Crédits : Nintendo

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