Dossier : Retour sur les jeux de Remedy (Control, Max Payne)

On vous l’accordera, l’info est particulièrement courte mais elle a son importance : sur son site officiel, le studio Remedy Entertainment nous fait savoir qu’il vient de signer avec un très gros distributeur (on ne sait pas lequel) pour sortir deux jeux vidéo AAA (on ne sait pas lesquels) sur PlayStation 5 et Xbox Série X. Les deux projets seront basés sur le moteur Northlight, une technologie propriétaire de Remedy. Pour célébrer cette double-promesse, nous avons décidé de revenir brièvement sur les jeux qui ont forgé le style du développeur finlandais.

Remedy compte parmi les studios les plus novateurs et les plus engagés artistiquement de toute l’histoire du jeu d’action. En 2001, l’équipe se faisait connaître avec Max Payne, un film noir interactif d’un nouveau genre, dont le game design s’inspirait du fameux Bullet Time introduit dans le film Matrix.

Deux ans plus tard, Max Payne 2 proposait une expérience encore plus frénétique, inspirée des meilleurs films hong-kongais de John Woo. A cheval entre le cinéma interactif, le comic book façon Frank Miller et le roman noir (excellent voix off à la première personne racontant les actions du joueur à l’imparfait), la narration était en elle-même une prouesse inouïe. Outre ses errances oniriques pleines de symbolisme et exposant entre les images la psyché du personnage principal, on se souviendra d’une séquence hallucinante au sein d’un immeuble infesté de bad guys, perçu dans un premier temps du point de vue du héros, puis de celui de son amante et équipière. A noter enfin la présence de l’excellent mode bonus “Last Man Standing”, qui nous a fait transpirer des années durant par sa difficulté extrême.

Le scénariste de Max Payne 2, Sam Lake, pousse encore plus loin ses recherches dans la gestion du point de vue et des différentes strates de réalité avec le superbe Alan Wake, qui sort sur Xbox 360 avec le soutien financier de Microsoft, après un développement particulièrement difficile et riche en rebondissements (il devait s’agir au départ d’un Open World). Un nouveau type de gameplay, basé sur la gestion de la lumière et des ombres, renouvelle totalement l’approche tactique des combats, et le drame se montre encore plus introspectif qu’à l’accoutumée, avec un dernier acte onirique entre Twin Peaks et Stephen King.

Remedy change de génération avec Quantum Break, dont la structure propose une série TV interactive, alternant entre des phases de gameplay fortement scénarisées et des épisodes cinématiques tournés en prises de vues réelles. Parmi les acteurs, on peut citer Shawn Ashmore (Iceman dans la saga X-Men), Dominic Monaghan (Merry dans Le Seigneur des Anneaux) ou Aiden Gillen (vu dans Game of Thrones et Peaky Blinders). Encore une fois les combats ont droit à une refonte totale, avec un système de bulles et d’attaques temporelles transformant les gunfights en véritables puzzles. Si le jeu est techniquement impressionnant sur Xbox One, il brille encore plus sur PC, surtout dans sa version Steam.

En 2019, Remedy revient avec Control (autrefois connu sous le titre de Project 7), édité cette fois-ci par 505 Games et distribué sur PC via l’Epic Games Store. Si l’environnement fermé peut paraître limitatif, le jeu s’impose rapidement par son ambiance à la X-Files, et les développeurs parviennent une nouvelle fois à renouveler leurs scènes de combats grâce à un game design hallucinant de précision. L’héroïne ne dispose cette fois-ci que d’une seule “Arme de Service”, mais celle-ci révèle bientôt des capacités presque illimitées, qui s’ajoutent à l’arc de compétences du personnage, toutes plus folles les unes que les autres. Toujours écrit par Sam Lake, Control bénéficie enfin d’une structure narrative plus libre que de coutume, et de renvois entre passé et avenir aussi déroutants qu’ingénieux. Un petit joyau en somme, digne de ce que l’on est désormais en droit d’attendre de Remedy.

Si vous êtes venus à bout de Control, sachez qu’un nouveau DLC intitulé The Foundation est disponible depuis le 26 mars 2020. Voici le synopsis officiel : plongée dans l’Ancienne Maison, Jesse devra à la demande du Board se rendre dans les fondations du bâtiment où une mystérieuse structure appelée Monolith a été endommagée, entraînant une inquiétante fuite du plan astral. Si Jesse ne trouve pas un moyen d’endiguer cela, toute l’Ancienne Maison et le Bureau risquent de se retrouver engloutis par cette dimension envahissante.”

Ce DLC est inclus dans le Season Pass à 24,99 euros, tout comme le prochain contenu intitulé AWE, dont la sortie est prévue cet été. A noter qu’une mise à jour a été déployée pour l’occasion, offrant une interface de carte plus lisible, une nouvelle capacité “Charge au bouclier”, un arbre de compétences retravaillé et d’autres améliorations. 

Crédits : Remedy

%d blogueurs aiment cette page :