Shinsekai – Into The Depths : Notre Test sur Switch

Le fait que Capcom décide de sortir Shinsekai – Into The Depths presque en même temps que le remake de Resident Evil 3 est intéressant à plus d’un titre. Accusé depuis quelques temps de surexploiter un catalogue déjà établi depuis des décennies, l’éditeur japonais surprend avec ce Metroidvania sous-marin à la fois ambitieux, stylisé et ingénieux, dont le traitement relativement original semble tout droit issu de la meilleure scène indé.

Shinsekai ne réinvente évidemment pas la roue : ses mécaniques d’exploration et d’objectifs multiples couplées à un level design à tiroirs en 2,5D s’inscrivent dans la plus pure tradition de Metroid ou Castlevania. La manière dont les développeurs mettent en place leur univers et affinent leur game design n’appartient toutefois qu’à eux, l’environnement sous-marin ayant une influence directe sur le rythme et la structure du jeu. Dans Shinsekai, l’humanité a été chassée de la surface par une terrible ère polaire. Isolé dans l’épave d’un vieux navire, le héros vit une existence solitaire mais tranquille jusqu’au jour où une vague de glace s’empare de son embarcation. Poussé à l’aventure, l’énigmatique personnage en scaphandre doit partir à la recherche d’une nouvelle oasis, et s’aventurer toujours plus profondément dans des abysses magnifiques hostiles.

De l’air !

Si la mise en scène opte pour un style “plate-formes” old school, les déplacements de votre avatar offrent de nombreuses possibilités. Des phases à pied enchaînent ainsi sur des sessions d’exploration tirant parti de la propulsion du scaphandre, ou sur des épreuves de glissades vertigineuses ou d’escalades où il faut gérer au mieux sa jauge d’endurance (on pense forcément à The Legend of Zelda : Breath of the Wild). Le nombre de ressources à gérer est à d’ailleurs particulièrement étendu pour le genre, l’air disponible dans votre combinaison devenant rapidement un souci central. S’il est possible de remplir ses réserves grâce à des bulles dignes des Sonic sur Mega Drive, chaque corniche surélevée impose au joueur un choix stratégique de premier plan, puisque les propulseurs sont directement connectés aux cuves d’oxygènes. Ces cuves comptent aussi parmi les denrées les plus précieuses : s’il est possible d’en collecter à travers le niveau et d’allonger ainsi ses réserves respiratoires, chaque choc contre une paroi, attaque de la faune environnante ou réception houleuse suite à une mauvaise propulsion peut endommager le matériel, voire le briser purement et simplement. Il faut donc faire preuve de finesse en permanence, sous peine de rendre bien vite son dernier souffle.

A bord du Nautilus

Des bâtiments inhabités truffés de bonus sont bien sûr disséminés au fil des niveaux, et le joueur peut utiliser des ressources diverses pour améliorer chaque élément de sa combinaison, ou fabriquer des items bien utiles en cas de coup dur. Des armes pour le corps-à-corps ou des lance-harpons sont également disponibles, ne serait-ce que pour pouvoir survivre aux gigantesques boss qui ponctuent la partie. D’une richesse impressionnante (les zones à haute pression sont par exemple une idée brillante), le gameplay bénéficie d’une impulsion supplémentaire lorsque l’on découvre un sous-marin façon Jules Verne, qui finit de transformer l’œuvre en un gigantesque Open-World. Visuellement somptueux et parfaitement fluide, que ce soit en docké ou en mode tablette, Shinkesai affiche enfin un niveau de détail et des effets visuels inespérés sur Switch (voir la manière dont le scaphandre du héros ruissèle dans les zones sèches, ou la façon dont ses pas lourds déplacent des nuées de poussières), ainsi que des animations du niveau d’un long-métrage de cinéma. On pensait avoir affaire à un petit jeu, mais Capcom a préféré voir les choses en grand.

En bref : un jeu d’aventure / plates-formes dans la lignée des meilleurs Metroid et Castlevania, mais qui bénéficie d’un gameplay original et d’un production design unique. Cerise sur le gâteau, l’ajout d’un véhicule à mi-parcours transforme le jeu en ambitieux Open-World.

Notre Verdict : 8/10

Crédits : Capcom

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