Avant de concevoir les batailles spatiales épiques de Star Wars Battlefront II et de reprendre les rênes de Need for Speed, le studio anglais Criterion s’était fait connaître avec Burnout, une série qui a redéfini les codes du jeu de course arcade. En janvier 2008, Burnout Paradise sortait sur PC, Xbox 360 et PlayStation 3, redistribuant les meilleures idées de ses prédécesseurs dans un monde ouvert digne de GTA. Hélas, Paradise ne connaîtra jamais de suite, Criterion étant obligée par sa maison mère EA d’abandonner sa franchise au profit de titres plus porteurs. Les développeurs ressusciteront toutefois leur bébé en 2018 dans une version “Remastered” sur PC, PS4 et Xbox One ; version qui s’invite avec deux ans de retard sur Nintendo Switch.
Gameplay inchangé
Sur le fond, Burnout Paradise Remastered ne propose rien de nouveau par rapport à son modèle d’il y a douze ans. Commençant l’aventure aux commandes d’une caisse en ruine, le joueur doit gagner des points de permis en traversant la ville de part en part, chaque feu rouge permettant de participer à une épreuve spécifique, allant de la course classique au concours de cascades. Comme on pouvait s’y attendre, le principal défaut du jeu d’origine n’a absolument pas été corrigé par les auteurs : il est ainsi impossible de sélectionner l’épreuve de son choix dans un menu, et l’absence de téléportation d’un quartier à l’autre vous oblige à arpenter le bitume pendant de longues minutes avant d’atteindre sa mission cible.
De même, aucun GPS n’a été ajouté au HUD très sommaire du jeu, le joueur devant se fier à son instinct et prendre des risques parfois extrêmes afin de remporter une course. Pour simplifier les choses, le nombre de destinations possibles a été réduit au strict minimum, forçant l’utilisateur à apprendre à se repérer par ses propres moyens. L’idée est originale voire franchement audacieuse, mais dans les faits, on aurait vraiment préféré pouvoir lancer un Road Rage à la volée, sans avoir à se déplacer jusqu’à l’intersection correspondante. Heureusement, le gameplay reste un bonheur de chaque instant : les véhicules répondent à merveille, la sensation de vitesse est grisante et la gestion du boost extrêmement gratifiante. Le jeu table enfin sur une collectionnite très bien vue, le pilote devant traverser des centaines de grilles ou de panneaux disséminés aux quatre coins de la carte.
Mode tablette hautement conseillé
Déjà inadéquate sur PC et consoles, cette manière d’aborder les épreuves est encore moins adaptée au concept de la Switch, le principal argument de vente de ce portage étant la possibilité de lancer le jeu en nomade. C’est d’autant plus frustrant que cette version Switch encourage à se passer autant que possible du mode téléviseur, la résolution légèrement plus élevée activée par le dock (900p) étant loin de compenser des chutes de framerate aléatoires (en particulier dans la rue principale, sous le métro aérien) et surtout un scintillement des textures pouvant donner la nausée.
Sur l’écran 6,2 pouces du mode tablette en revanche, la résolution 720p se montre très convaincante, et le jeu passe très rarement en dessous des 60 images par seconde. Si les textures ne sont pas aussi fines que sur PlayStation 4 ou Xbox One, les effets visuels sont quasiment identiques, de même que la profondeur de champ et la densité des ombres. Dans le genre, difficile de trouver plus abouti sur la machine, même si l’on aurait tendance à préférer les courses rapides et les menus intuitifs d’Asphalt 9 Legends, un concurrent qui coûte accessoirement 49,99 euros de moins que Burnout Paradise…
Notre Verdict : 7/10
En bref : Burnout Paradise est aussi bon et aussi frustrant qu’à sa sortie initiale en 2008, et son mode “Road Rage” n’a toujours pas été égalé dans le genre. Le jeu bénéficie de l’intégralité des DLC disponibles, dont une sélection de motos et un quartier supplémentaire. Le prix de cette version Switch reste son principal problème : près de 50 euros, alors qu’on trouve régulièrement la version PC pour un dixième de cette somme…
Crédits : EA Games