Entre la Neo-Geo Mini, la Neo-Geo X et les ressorties individuelles sur PC, PS4, Xbox One et Switch, il existe de nombreuses façons de se replonger dans le sublime catalogue de la Neo-Geo. Si vous n’avez jamais tenté l’aventure du Retro-Gaming de luxe, il vous suffit de suivre le guide et de vous procurer en urgence les trois jeux ci-dessous. Promis, vous ne serez pas déçus.
Garou : Mark of the Wolves
Dès le milieu des années 1990, les jeux en 2D commencent à perdre en popularité auprès des joueurs, au profit des superproductions 3D qui envahissent les salles d’arcade et nouvelles consoles de salon. Face aux prouesses polygonales de la PlayStation, Capcom se défend en sortant Street Fighter III, jeu de combat absolument sublime dont l’animation n’a rien à envier à un long-métrage Disney. Sauvée in extremis par la série Metal Slug, mais aussi les très bons Real Bout Fatal Fury sortis entre 1995 et 1998, la Neo-Geo doit prouver une bonne fois pour toutes qu’elle n’est pas une machine du passé. SNK place une grande partie de ses espoirs dans Garou : Mark of the Wolves, reboot de la série Fatal Fury, dont la qualité technique devra au moins égaler celle de son concurrent direct, Street Fighter III 3rd Strike. Soyons honnêtes, Garou n’est pas tout à fait à la hauteur du chef-d’oeuvre de Capcom en termes de contenu : le jeu de SNK ne propose « que » quatorze personnages (dont deux boss) contre vingt chez Capcom. Pour le reste, SNK voit aussi grand. Les animations sont totalement incroyables : chaque mouvement de chaque personnage est décomposé comme dans un dessin animé de haut rang, et les combats regorgent d’effets visuels eux aussi crayonnés à la main. Introduits par des petites saynètes dynamiques, les nombreux décors regorgent de détails et de vie ; certains changent d’ailleurs en fonction des rounds, comme le veut la tradition des Fatal Fury. La bande sonore est tout aussi réussie, avec des musiques parfaitement orchestrées et scrupuleusement adaptées à chaque personnage, et des bruitages puissants pour accompagner chaque attaque. Visuellement hallucinant, Garou Mark of the Wolves réalise aussi l’exploit de renouveler de fond en comble l’univers de Fatal Fury, en plus de proposer un gameplay très subtil (les contres, notamment, sont grisants). Avec Terry Bogart pour seul rescapé des épisodes précédents, le roster introduit treize combattants totalement inédits, avec chacun un style de combat travaillé et un look charismatique. Certains personnages comme Rock, fils de Geese Howard recueilli par Terry, prendront de l’importance dans l’histoire à venir de SNK, apparaissant dans Capcom Vs SNK 2 sur Arcade, Dreamcast, GameCube et PS2, dans NeoGeo Battle Coliseum en Arcade et sur Xbox 360, en caméo dans l’excellent King of Fighters 2003, ou en DLC dans le récent KOF XIV.
Metal Slug 3
Sorti en 1996 sur Neo Geo, Metal Slug est en son temps un véritable choc esthétique. Créé par Nasca, studio formé par d’anciens programmeurs et graphistes d’Irem (connu pour le shoot’em up R-Type), le jeu a tout du cartoon interactif, regorgeant de détails formidablement animés aux quatre coins de l’écran. Cette puissance visuelle sert un gameplay virtuose, le joueur devant contrôler un personnage surarmé à travers des niveaux à scrolling latéral truffés de pièges et de défis de timing en tous genres. Arrivant sur une Neo Geo vieillissante, incapable de rivaliser avec une PlayStation tout juste lancée par Sony, Metal Slug rencontre un succès immédiat, que ce soit dans les salles d’arcade ou dans sa version cartouche, vendue à plus de 1300 francs (200 euros). L’option de jeu à deux y est sans doute aussi pour quelque chose, aucun jeu de tir n’ayant jamais atteint un tel niveau d’intensité sur console, pas même la formidable série Contra. Sorti en 2000, Metal Slug 3 est l’apothéose de la saga, mais aussi la quintessence du genre arcade. Les idées de gameplay fusent dans tous les sens (on se retrouve zombifié dans la seconde mission, avec la possibilité de cracher des geysers de sang meurtriers), le déroulement des niveaux n’est plus linéaire (certains embranchements permettent de choisir entre plusieurs chemins, multipliant par trois la rejouabilité du titre), et le nombre de véhicules, d’armes et d’ennemis a été revu à la hausse. Les niveaux se déroulent parfois sous l’eau ou dans les airs, et se divisent en plusieurs segments incroyablement généreux. La dernière mission à elle seule s’étire ainsi sur près de trois quarts d’heure d’action ininterrompue ; une prouesse que le genre ne parviendra jamais à égaler par la suite.
Windjammers
Windjammers est un jeu unique et incroyablement addictif, qui a rendu fou tous les joueurs qui ont croisé son chemin. Le concept est simple : vus de haut, deux sportifs de haut niveau (à choisir parmi six athlètes) s’affrontent dans une arène fermée. Leur objectif : envoyer un frisbee contre le mur adverse, à grands coups de tirs rapides, de lobs et de pouvoirs spectaculaires. Chaque personnage dispose de techniques spécifiques tout droit sorties de Dragon Ball Z : le frisbee prend feu, part dans tous les sens, et selon la puissance du tir, peut carrément projeter l’adversaire dans les buts. Le mur est divisé en plusieurs zones, chacune correspondant à un certain nombre de points. Les matchs se déroulent en trois rounds maximum, suivis par une phase de mort subite en cas d’égalité. A noter que la durée de chaque round a été drastiquement augmentée pour cette version PS4, afin d’éviter des victoires par Time Over. Incroyablement précis, le gameplay a souvent été vanté comme l’un des plus aboutis de l’histoire du jeu de sport, et les coups spéciaux donnent aux parties un punch digne d’un épisode de Captain Tsubasa. Toujours aussi addictif, Windjammers est sorti dans une version remastered sur PC, PS4 et Switch, et aura droit très bientôt à une suite développée par le studio français Dotemu, qui mérite déjà quelques trophées pour nous avoir offert l’excellent Streets of Rage 4.
Crédits : SNK Neo-Geo, Dotemu