Sorti sur consoles deux ans après Grand Theft Auto 3, Mafia est encore considéré comme l’un des meilleurs Open-World de l’ère PlayStation 2. Le jeu a donné vie à une saga en trois épisodes, ayant pris fin en 2016 sur PC, Xbox One et PlayStation 4. En mai dernier, 2K Games a entamé une collection de remasters ambitieux, avec la sortie de Mafia 2 Definitive Edition d’offrir (lire notre test ici). Mais le remake le plus attendu par les fans restait celui de l’original…
Mafia Definitive Edition vient donc de sortir sur PC, Xbox One et PlayStation 4. Coupons court à tout suspense : si la mise en scène et l’intrigue ont été préservées (les cadrages des cinématiques sont globalement inchangés), la réalisation a bénéficié d’un soin assez inouï, bien supérieur à ce que l’on avait pu voir dans Mafia 2 DE. Plutôt que de recalculer les graphismes d’origine en haute définition et de tirer mollement profit du 16/9, les développeurs sont littéralement repartis de zéro. Les modèles des personnages sont flambant neufs, leur grain de peau frise le photoréalisme, leurs animations faciales et ragdolls sont très crédibles, et les textures de leurs vêtements n’ont pas à rougir face aux normes techniques actuelles. Les voix ont toutes été réenregistrées, et les dialogues sont désormais beaucoup plus convaincants.
Le décor en lui-même a également subi un lifting hallucinant : empruntant des éléments à Chicago, New York, Los Angeles et San Francisco version 1930, la ville fictive où se situe l’action regorge de détails immersifs, allant de ruelles encombrées à des panneaux publicitaires typiques de l’époque. Les phases de conduite permettent d’admirer de nombreux effets visuels modernes, notamment les reflets dans les flaques d’eau, les fumées provoquées par les véhicules et les usines et autres traces de gommes laissées sur le bitume. Le tout bien sûr en Global Illumination, avec du brouillard volumétrique et des ombres très bien définies. Constituée de trois quartiers gigantesques, la mégalopole est un bonheur à explorer, même avec des véhicules du début du XXème siècle. On aurait toutefois apprécié quelques défis à remplir, par exemple des cascades à effectuer ou des items secrets à collecter.
Bien qu’il continue de présenter des lacunes par rapport à celui de GTA (l’impossibilité de jouer au billard qui trône chez votre Parrain en dit long), le gameplay de Mafia a tout de même gagné en précision et en subtilité. La caméra est désormais plus proche du héros et participe ainsi à l’immersion, et il est enfin possible de gérer les déplacements du héros tout en pointant son regard dans une tout autre direction. Certaines scènes de poursuite à pied abattent la carte du jeu de plates-formes (sans se retrouver dans Assassin’s Creed, on peut escalader des caisses et passer de l’autre côté d’un muret à la volée), et les auteurs n’oublient pas d’inclure des combats efficaces, que ce soit à la batte de base-ball ou à la mitraillette. Les policiers sont bien sûr toujours aussi nerveux : on peut d’ailleurs attirer leur attention en faisant un simple excès de vitesse. Ces différents aspects du game design s’illustrent parfaitement à travers l’aventure solo, dont l’intrigue reste la plus solide de toute la trilogie. Les missions s’enchaînent rapidement et offrent des objectifs très variés, incitant le joueur à ne jamais se perdre dans l’Open World. Certes, il faudra une nouvelle fois endurer l’insupportable mission de la course automobile, mais les contrôles légèrement mieux équilibrés devraient faciliter la tâche à pas mal de joueurs…
En bref : un remake techniquement exceptionnel, surtout compte tenu du prix de vente dérisoire (25 euros !). Le scénario du jeu, toujours aussi passionnant, mérite à lui seul que l’on se repenche sur ce classique de l’Open World.
Notre Verdict : 8/10
Crédits : 2K Games