Duke Nukem Forever est l’un des titres les plus légendaires de l’histoire du jeu vidéo, et pas forcément pour les meilleures raisons. Longtemps considéré comme un vaporware, cette suite du cultissime Duke Nukem 3D débuta son développement en 1997… mais faillit ne jamais sortir.
En 2001, un trailer explosif était révélé à l’E3 de Los Angeles, promettant un blockbuster encore plus spectaculaire et ambitieux que Half-Life. Un nouveau teaser fut dévoilé en 2003, et un dernier en 2007, avant que le projet ne soit considéré comme définitivement mort. A la surprise générale, Gearbox Software (Borderlands) annonce avoir récupéré les droits début 2010. Des rencontres avec Randy Pitchford, le fondateur du studio, sont organisées à travers le monde (nous l’avions rencontré à Paris à l’époque), durant lesquelles les journalistes peuvent s’essayer à quelques phases de gameplay. Le jeu sort l’année suivante, en juin 2011, et se mange une volée de bois vert de la part de la critique et des fans. Clairement en décalage avec les standards de l’époque, Duke Nukem Forever souffre d’une maniabilité rigide et d’un level design abscons, avec des niveaux très dirigistes divisés en sections très courtes. Les gamers commencent rapidement à se demander ce qui est arrivé au jeu si prometteur de 2001, sans bien sûr pouvoir vérifier la qualité du titre manette en main.
Un grand rebondissement vient d’avoir lieu dans la longue et trépidante histoire de cet inénarrable Duke Nukem Forever : un build datant de 2001 vient d’être exhumé par un streameur, qui s’est empressé de diffuser en direct des phases de jeu sur Twitch, plus tard compilées sur sa chaîne Youtube. Quelques constats s’imposent : ce prototype était grandement incomplet, en particulier au niveau des modèles 3D des PNJ, de la bande sonore et du système de combat (IA des adversaires terriblement basique). Ceci étant dit, s’il était vers 2003, le jeu aurait sans aucun doute rencontré un énorme succès, ne serait-ce que pour ses idées très méta, son arsenal très inventif, ses activités annexes (flipper, bandits-manchots, etc.) et son intrigue inspirée de L’Invasion des profanateurs de sépultures. De nombreuses idées ont été reprises par la version de Gearbox, mais le jeu définitif semble ironiquement bien plus étriqué que cette version préliminaire…
Crédits : 3D Realms, Gearbox