Capcom Fighting Collection : Notre Test

Quatre ans après l’excellente anthologie Street Fighter 30th Anniversary Collection, Capcom a décidé de rassembler en un seul et même bundle une dizaine de titres iconiques de son catalogues, dont l’inédit Warzard / Red Earth bien connu des fans du système arcade CPS3

Une chose est sûre, Capcom est passé maître dans l’art d’exploiter son héritage. Fondé au début des années 1980, le studio nippon a déjà sorti maintes anthologies retro-gaming, regroupant des franchises célèbres (Street Fighter, Marvel Vs Capcom), des jeux de castagne cultes (Beat’em up Bundle) ou divers titres arcades (notamment via le récent Capcom Arcade Stadium et sa suite, prévue pour 2022). Si certains chefs-d’œuvre sous licence comme Alien Vs Predator, Cadillacs & Dinosaurs ou The Punisher sont encore impossibles à trouver sur consoles et PC, le catalogue légal s’enrichit avec cette “Fighting Collection” regroupant l’intégralité de la série horrifique Darkstalkers (5 opus au total), l’épisode-somme Hyper Street Fighter 2 (où l’on peut opter pour les règles et les sprites d’un épisode spécifique lorsqu’on choisit son personnage), le très beau jeu de combat d’heroic fantasy Red Earth, et le spectaculaire tournoi de robots géants Cyberbots. Capcom a également inclus le mignon Super Gem Fighter Mini Mix, détournement en Super Deformed de Street Fighter Alpha qui se joue à seulement deux boutons (parfait pour les plus jeunes !) et le puzzle-game Super Puzzle Fighter II Turbo X, un sympathique concurrent de Puyo Puyo sur lequel on ne s’étendra pas ici.

Capcom Monsters

Constituant l’argument de vente principal de cette collection, la saga Darkstalkers reste l’une des plus excitantes de l’histoire du genre, Capcom s’étant efforcé d’innover autant que possible tout en conservant les acquis de Super Street Fighter 2. Sorti en 1994 sur le système d’arcade CPS-2, le premier épisode propose un univers inhabituel et destiné à combler les fans des Universal Monsters : on peut y incarner un ersatz de Dracula, une Momie, un loup-garou, une femme-chat, une succube et même un yéti. Si le roster est assez limité (dix personnages jouables et deux boss à affronter), les auteurs se rattrapent avec Night Warriors: Darkstalkers’ Revenge, qui offre d’incarner 14 combattants. Mais c’est surtout Vampire Savior qui donne ses lettres de noblesse à la saga, avec ses 15 personnages affinés (dont l’excellent Petit Chaperon Rouge, qui se défend en lançant des grenades et des roquettes en direction de ses adversaires) et son système de combat revu et corrigé. En effet, il n’est plus ici question d’enchaîner deux rounds gagnants, mais de vider la double barre de vie de son opposant, celle-ci n’étant jamais remise à zéro au fil du combat. Les subtilités du gameplay sont nombreuses : il est possible de poursuivre ses attaques lorsque l’adversaire est envoyé au tapis la première fois (il est aussi possible d’effectuer une roulade quand on est au sol), on peut annuler un coup spécial, plusieurs types de coups EX sont proposés, en plus des furies et d’un mode Dark Force spécifique à chaque personnage… Repoussant les limites du CPS-2 en termes de mémoire et de capacités graphiques et sonores, Vampire Savior reste l’épisode le plus équilibré de la série, et les deux opus suivants ne sont finalement que des variations plus ou moins satisfaisantes, avec un des plalettes de couleurs et des rosters légèrement modifiés, ainsi que des intros spécifiques.

Heroic fantasy gore

Premier jeu sorti sur Capcom Play System 3 lors du lancement de ce système arcade en 1996, Red Earth / Warzard est une anomalie dans l’histoire du jeu de combat. Profitant d’un character design absolument splendide et affichant des sprites occupant parfois la moitié de l’écran, le soft préfigure l’ambition de Street Fighter 3 en termes d’animation et de finition (cf ces zooms et dézooms impressionnants), mais propose un gameplay plus proche du boss rush que du 2 contre 2 classique. Lorsque l’on joue contre le CPU, le but est d’envoyer au tapis de véritables colosses tout droit sortis d’un univers d’heroic fantasy. En mode versus toutefois, on retrouve les repères d’un Street Fighter-like classique, limité à un roster de quatre personnages jouables. Taquiné à l’époque par la concurrence de Mortal Kombat, Capcom aura également décidé d’inclure quelques effets gore inattendus, sous la forme de fatalités plus ou moins corsées. Il est ainsi possible d’arracher le cœur d’un monstre géant ou de le couper en deux, selon le héros qu’on aura choisi. Jolie curiosité dans le catalogue très calibré de Capcom, Red Earth méritait d’être redécouvert depuis bien longtemps ; c’est désormais chose faite grâce à cette collection.

Pacific Rim Zero

Sorti sur Saturn en 1997, soit deux ans après son apparition sur Capcom Play System 2, Cyberbots: Fullmetal Madness avait disparu du paysage depuis vingt-cinq ans. Le retrouver au sein de cette collection est donc un vrai bonheur, d’autant que les combats de robots géants vidéoludiques ne sont pas particulièrement courants. Suite directe du brawler Armored Warriors, inclus dans la précédente anthologie Capcom Beat’em up Bundle, Cyberbots propose de choisir entre six pilotes (hélas, il y en avait neuf dans l’adaptation Saturn) et douze robots, répartis en quatre variétés technologiques. Le gameplay est certes plus simple que celui d’un Street Fighter classique, les auteurs ayant opté pour un système à trois boutons, mais les combinaisons et attaques spéciales restent riches et spectaculaires, tout comme les différents stages, qui regorgent d’animations et de détails permettant d’apprécier l’échelle des robots. Notons pour finir que le héros du jeu, Jin, faisait partie des personnages jouables des deux premiers Marvel Vs Capcom.

En Bref : Vampire Savior, Cyberbots et Red Earth pourraient justifier à eux seuls l’achat de cette collection ; le reste de la saga Darkstalkers, l’excellent épisode anniversaire Hyper Street Fighter 2 et le tout mignon Super Gem Fighter la rendent incontournable. Notons au passage la générosité du mode Musée, qui propose une soixantaine de visuels HD pour chaque titre, ainsi que des paramètres graphiques très pertinents – quoique l’on aurait aimé pouvoir afficher un écran bombé proche du rendu d’une vieille borne d’arcade. Au passage, Capcom, l’option VR, c’est pour quand ?

Notre Verdict : 8/10

Crédits : Capcom

Comme d’habitude chez Capcom, plusieurs secrets sont cachés dans les différents jeux…
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