Borderlands 3 est sorti depuis quelques semaines déjà, mais nous tenions à lui consacrer suffisamment d’heures avant d’écrire notre critique. Le dernier blockbuster de Gearbox nous a-t-il convaincus ? Éléments de réponse dans les lignes qui suivent.
Plus riche que jamais
Superbement montée, l’introduction crayonnée l’affirme dès les premières secondes : ce troisième opus ne trahira pas les bases esthétiques chères aux fans de la série. Alors que l’industrie du jeu vidéo est toujours lancée dans une course au photo-réalisme, Borderlands 3 reprend l’approche expressionniste de ses aînés avec des environnements et des protagonistes entièrement réalisés en cell-shading, comme au bon vieux temps de Jet Set Radio sur Dreamcast. La démarche est presque ironique, quand on observe le niveau de détail souvent vertigineux des différents décors – à plus forte raison en mode Ultra sur PC. L’aspect comic-book de l’entreprise n’entame effectivement en rien la profondeur de l’univers exploré, dont les frontières s’étendent désormais à plusieurs planètes. Au-delà des paysages ravagés de Pandore, on pourra s’aventurer dans des jungles lointaines ou des mégalopoles faussement utopiques, les voyages en vitesse lumière se déroulant à bord d’un croiseur interstellaire assez splendide, à cheval entre le Serenity de Firefly et le Nostromo d’Alien.
Un gameplay anachronique
La richesse de Borderlands 3 est indéniable : outre d’innombrables options de customisation, un triple arbre de compétences à débloquer au fil de l’intrigue et deux modes multijoueurs bien pensés (coopération et compétition), la campagne plus ou moins ouverte s’étale sur près de 40 heures. Les sessions de loot emblématiques de la saga devraient à vrai dire occuper les fans durant plusieurs années, comme ce fut le cas sur les deux premiers épisodes. Le système d’armes aléatoires fait toujours merveille, celles-ci disposant désormais pour la plupart d’une option de tir secondaire. Restent plusieurs frustrations notables. D’une part, le game design hérité d’un jeu vieux de sept ans n’a intégré que superficiellement les avancées ergonomiques de Doom et Doom Eternal d’ID Software. Certes, il est désormais possible d’effectuer des glissades ou d’escalader certaines parois élevées, mais la manœuvre est souvent d’une réelle lourdeur, rendant les esquives en combat ou les progressions verticales particulièrement maladroites. Si Gearbox a depuis longtemps fait oublier son implication dans l’historiquement désastreux Duke Nukem Forever, le studio ne s’accroche pas moins à un modèle vieillissant du First Person Shooter. Il suffit de comparer les échauffourées de Borderlands 3 avec celles de Star Wars Battlefront 2 (doté d’un système d’armes secondaire incroyablement équilibré et d’esquives hautement stratégiques) ou même de Rage 2 (croisement de Doom… et de Borderlands) pour comprendre l’ampleur de l’anachronisme.
Des soucis d’optimisation sur PC ?
Passé son game design décevant, encore un peu plombé par une intelligence artificielle basique, Borderlands 3 ne brille pas forcément par sa caractérisation ou son ambition dramatique. Son duo de bad guys (des jumeaux influenceurs sur le Web du futur) ne nourrit qu’une satire légère, et votre chef Lilith se résume finalement à un outil narratif désincarné – un paradoxe, quand on sait que le personnage est le seul à avoir droit à des séquences oniriques filmées en live). Techniquement, Borderlands 3 honore son contrat sans grande emphase : si les versions console sont stables et visuellement solides, la version PC est apparue assez mal optimisée sur notre machine (i7, 32 Go de Ram, GeForce GTX 1070 Ti à 8Go de Ram), affichant des ralentissements et des freezes assez étonnants en 1080p, modes élevé et ultra. A titre de comparaison, le beaucoup plus impressionnant Control tournait sur le même ordinateur à 60 images par seconde…
Notre Verdict : 7,5/10
Crédits : 2K Games